Biodiversité Des actions pour les pollinisateurs
La ministre de l'Écologie a présenté un plan national d'actions intitulé « France, terre de pollinisateurs » comportant la limitation des néonicotinoïdes et la gestion du bord des routes.
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Àl'occasion du Conseil des ministres du 20 mai, la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, a présenté les mesures d'accompagnement du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité (*), de la nature et des paysages, parmi lesquelles un plan d'actions visant à stopper le déclin des pollinisateurs.
Néonicotinoïdes en cause
La France engage une démarche d'extension du moratoire européen sur l'ensemble des pesticides néonicotinoïdes. Elle prévoit la saisine de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) pour définir les nouvelles interdictions d'usage dans le cadre des réévaluations européennes. Depuis fin 2013 et jusque fin 2015, les pulvérisations de trois néonicotinoïdes - l'imidaclopride, le clothianidine et le thiaméthoxam - sont interdites en période de floraison sur toutes les cultures en traitement des semences, application au sol et traitement foliaire des végétaux ; elles restent uniquement autorisés hors période de floraison ou sous serre. La France espère convaincre ses homologues de la nécessité d'étendre le moratoire à au moins deux autres substances (l'acétamipride et le thiaclopride) et à l'ensemble des cultures.
Donner le gîte et le couvert
Le plan prévoit d'étendre aux 12 000 kilomètres de réseau routier national non concédé le fauchage tardif et les jachères fleuries sur les dépendances vertes. Une expérimentation de 3 ans menée dès 2010 sur 250 kilomètres de réseau routier a montré une augmentation de 30 % de la population des pollinisateurs dans ces zones. Le plan invite l'ensemble des autres gestionnaires (SNCF, conseils généraux, Réseau ferré de France, Voies navigables de France...) à mettre en oeuvre ces pratiques.
Pour anticiper l'interdiction des pesticides au 1er janvier 2017 pour les collectivités, les 200 « territoires à énergie positive » appliqueront la démarche « Terre saine, commune sans pesticide » mise en place par Ségolène Royal en mai 2014. Chaque commune engagée dans ce programme recevra une ruche. Le plan prévoit par ailleurs : le suivi de l'évolution des populations grâce, en particulier, aux sciences participatives ; la mise à la disposition des collectivités du guide « Favoriser les abeilles sauvages et la nature en ville » (issu du programme Urbanbees - www.urbanbees.eu) ; la formation des professionnels agricoles, des paysagistes et des aménageurs à l'étude et à la prise en compte des insectes pollinisateurs, notamment via le réseau Apiforme des lycées agricoles ; la promotion et le soutien du développement de filières de semences et de végétaux indigènes et d'origine locale pour augmenter la ressource florale.
Une consultation publique sur ce plan abeille est ouverte jusqu'au 31 juillet (tinyurl.com/n9pqkcb).
Valérie Vidril
(*) Adopté le 24 mars en première lecture à l'Assemblée nationale, il sera débattu au Sénat début juillet.
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